Voyage à Ikaria et autres détours

La préparation de ce voyage en Grèce s’est construite à partir d’un point central, l’île de Delos dans la mer Egee , île d’Apollon .

Où tout tourne autour de Délos …

De fil en aiguille, l’itinéraire nous a emmenés en avion , à Athènes où je voulais rencontrer Liza pour de vrai après une dizaine d’années d’amitié via nos blogs respectifs et Facebook . À Ikaria , pour ses sources chaudes et ses thermes naturels pour rejoindre Delos, en ferry, via Mykonos, la seule façon de l’aborder . Des détours comme une petite Odyssée.

Une petite Odyssée qui m’a permis de retrouver la Grèce après quatre ans d’absence et de me ressourcer dans ses paysages, sa langue, les contacts et rencontres avec les Grecs et d’autres nationalités, sa cuisine délicieuse…

La découverte d’Ikaria nous a révélé sa magie, nous a attirés comme une Circé qui nous aurait retenus pendant dix jours, envoûtés en quelque sorte.

Dimanche 21 mai 2023, embarquement pour Ikaria, petit avion à hélices à l’aéroport d’Athènes.

ΚΑΛΞΣ ΗΛΘΑΤΕ ΣΤΟ ΝΥΣΙ ΤΟΥ ΙΚΑΡΟΥ

Therma, le paradis.

Nous descendons dans le sud-est de l’île en taxi depuis le petit aéroport, avec Zacharias . Nous posons nos valises à Therma dans un appartement au 2eme étage qui domine l’anse , tout près de la fameuse grotte où jaillit dans la mer une source magique d’eau chaude radio active .

Des ruelles et des escaliers blanc et bleus dans le style cycladique, même si Ikaria n’appartient pas au cercle des Cyclades. Elle est à l’est de la mer Egee pas loin de Samos et des côtes turques.

Balade en voiture, découverte de la côte au dessus de Therma.

Notre première impression est qu’il n’y a rien, la saison n’est pas commencée à Therma, aucune épicerie à part la boulangerie. De rares habitants et peu d’étrangers.

Kirame aux eaux cristallines , Faros qui embaume.

Bref, nous voilà à Kiramé une petite plage aux eaux cristallines et douces, vert très clair, avec de grandes plaques dans la mer. Le site est geologiquement protégé. Les roches sont impressionnantes et déchiquetées, abruptes, sauvages. C’est très beau.

Puis nous descendons à Faros plus au nord, joli petit bourg avec une grande plage et de petits jardins potagers à l’abandon. Des citronniers qui ploient sous les fruits, des vignes redevenues sauvages . C’est là que je cueille un bouquet « de mariee » blanc improvisé avec du jasmin, du chèvrefeuille et du cerfeuil qui embaume . Plus tard je l’aquarellerai tant il m’inspire !

Le jour suivant nous explorons la région côtière au sud de Therma. Et nous pénètrons plus avant dans la montagne .

Sur la route montagneuse d’Akramata.

Route escarpée parfois défoncée et étroite, tandis que se déroule un paysage superbe . Des montagnes rocheuses de schistes, granites, calcaires, feuilletées, grises, brunes et ocre clair. Une palette de couleurs à exploiter pour l’aquarelle !

Les belles Volcaniques, plongent dans la mer tout en bas ! Vertige !

Le temps de s’arrêter pour faire une photo ou deux, je marche sur le sol pierreux, où poussent de toutes petites fleurs délicates, campanules mauves après l’infiniment grand, l’infiniment petit !

Tout proches de la grande forêt de chênes de Rantis, nous sommes entourés d’eucalyptus, de pins, de torrents asséchés où coulent les lauriers roses.

Nous arrivons au village d’Akramata bien plus haut. Sur la place un kafeneio sous les arbres, infiniment grec. Une dame de la poste qui arrive sans doute en voiture, s’attable et distribue des enveloppes et de l’argent en cash aux petits vieux qui arrivent doucement pour recevoir leur pension. Et nous dégustons pendant ce temps , de somptueux gâteaux crémeux faits maison, feuilletés parfumés à la mastika issue de la résine du lentisque pistachier qui pousse ici comme à Chios.

Village d’Akramata

Therma , les gens d’ici.

Retour à Therma, nous commençons à prendre nos marques , à explorer à pied les alentours proches, à profiter de la source chaude juste en bas , bains quotidiens parfois risqués pour y accéder et en sortir avec des cordes, et les thermes juste ouverts …Et nous rencontrons des gens, des grecs et des résidents français , Gilou ici depuis 10 ans évoque Theodorakis exilé à Ikaria sous les Colonnels avec 13000 prisonniers politiques communistes, qui a laissé son empreinte sur l’ile ;

des locataires anglais très âgés sui jouent au jacquet dans le kafenio juste en face , good morning , good morning ! le monsieur porte un T shirt  » made in 1933″ humour anglais ! un couple de danois de Copenhague, que l’on croise, et surtout un couple de suisses de Bâle, Rosmarie et Péter que nous ne quitterons plus les derniers jours.

Rosemarie et Péter ont appris le grec moderne à Bâle il y a 30 ans avec un professeur grec, et ils le parlent couramment. Ils m’ont motivée et grâce à eux je me lance à nouveau ! Il m’est soudain devenu plus facile de me faire comprendre en grec qu‘en anglais !

J’ai aquarellé de mon balcon une jeune femme très élancée, avec des tresses châtains, avec une robe orange, qui danse sur la plage avec son hoola hop qu’elle ne quitte pas , au son du bouzouki joué par des musiciens au restaurant l’Aura juste en bas.

Elle est singulière, solitaire le plus souvent, elle apparaît et disparaît , chargée de mystère.

Notre kantina, le restaurant Avra.

J’ai peint cette aquarelle pour notre propriétaire adorable.

Et notre lieu de rencontres et d’échanges, le restaurant Avra, en grec ancien,  » la brise », le jeune patron et sa playlist d’airs grecs tout droit sortis du Rebetiko, la jolie serveuse au doux nom de Kallioppé , surnommée Poppé, la cuisinière à la beauté très rock.

Un dimanche après midi à partir de 16h et jusque tard dans la nuit, ils ont invité un groupe de deux musiciens Ikariotes , un guitariste chanteur et un joueur extraordinaire de Bouzouki. Attablés tout près de nous, ils jouent, mangent et boivent de l’eau de temps en temps sans arrêter leur musique 🎶

Tous ces gens partagent le même goût de la Grèce, une Grèce simple et vraie, au rythme scandé par le ziga, ziga! Doucement, doucement ! Le temps ici s’est arrêté, celui des montres, les bains d’eaux chaudes légèrement radioactives, guérissent de tout et on palabre dans la grotte dans toutes les langues.

L’expédition à Lefkades.

Nous partons à Christos avec Péter et Rosemarie, pour accéder à deux endroits , la hot spring de Lefkada et la Athanato Nero, dans le but de se baigner dans l’eau immortelle ! Est ce l’eau de la mer à cet endroit qui est immortelle ou rend elle immortels ceux qui y plongent . Alain l’a fait…

J’y plonge seulement les pieds et je prends une douche d’eau bouillante tout habillée ! L’endroit est difficilement accessible, chemin très caillouteux, accès impossible à la mer, roches glissantes ou déchiquetées.

Mais l’endroit est prodigieux , à couper le souffle. Quelque chose d’homerique, très proche des mythes.

L’eau est rafraîchissante ici, mais le lieu à peine abordable .

Le séjour touche à sa fin, nous partons demain en taxi avec Zacharias , pour Evdilos tout au nord de l’île où nous attendrons notre bateau Le Blue Star qui vient de Tessalonique et part pour le Piree, il nous débarquera à Mykonos. Et nous rejoindrons Délos le lendemain en bateau aussi , mais un plus petit .

Adio Ikaria!