La Crète , un road trip, à pied, en voiture, en ferry, octobre 2019.

Carte routière Xania 94, Anavasi. / Guide Evasion Crète / et appli Maps , quand on était un peu perdus mais pas trop…

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Et c’est parti, Πάμε στην Κρητη, à quatre au départ d’Héraklion avec une Toyota de location, Brigitte, Guy, Alain et Geneviève, plus tard à six avec Joëlle et Françoise retrouvées on the road, en roulant sur des routes parfois bien défoncées accompagnés de chèvres souvent assoupies par la chaleur étonnante pour un mois d’octobre, frisant les 36 degrés, puis marchant en s’enfonçant dans des gorges, naviguant plus tard en ferry, avec des plongées magnifiques dans la mer de Lybie… des retrouvailles avec l’île, des découvertes, des rencontres, des anecdotes, des chats, des plats crétois, une autre vision de la nature , des escalades dans les pierres minoennes et les chaos des torrents, et tous les petits cadeaux de la Crète.

Des photos et quelques aquarelles, des notes glanées, des petits cartons et tickets rapportés, un carnet de voyage en gestation.

Notre périple en 3 semaines, du 3 au 21 octobre 2019.

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L’itinéraire débute par Héraklion aéroport Nikos Kazantzakis, nous logeons 1 nuit à l’hôtel El Greco, le temps de voir ou revoir le musée archéologique et Knossos en repartant le lendemain sur la route d’ Elounda, visite de l’île de Spinalonga, ensuite nous filons sur Myrtos , un petit tour à Iérapetra, et Gorge de Sarakina une sorte de canyonning

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Matala, vestiges du Flower Power et nécropole romaine, gorge d’Agio Farango, Chora Sfakion , site minoen de Phaistos sur le chemin, Gorges d’Imbros et après la traversée en ferry le long des côtes, Gorges de Samaria, jusqu’à Palaiochora, plages d’Elafonissos et découverte en nocturne de la ville et de ses musiciens, puis Falassarna, au bout du monde, et son port antique, détruit par un séisme au VI ème siècle BC.

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Et nous retournons à Héraklion, une longue marche finale sur la jetée de 2km et demi, ses belles fresques, retour au musée pour chercher le disque de Phaistos.

 

La Crète de gorge en gorge…

Notre voyage s’est organisé à La Rochelle avec Brigitte et Guy, et en parallèle à Chambéry avec Joëlle et Françoise, et notre fil conducteur était bien de marcher et de parcourir des gorges, ensemble et séparément.

Quand nous avons retrouvé Joëlle et Françoise à Chora Sfakion, elles nous ont raconté leurs gorges à elles, Celle d’Irini, celle de la Vallée de la mort plus à l’Est.

 

Gorges de Sarakina

Pendant ce temps, Brigitte, Guy , Alain et moi, avons découvert la gorge de Sarakina, sportive, avec des passages dans l’eau du torrent, des chaos, des échelles et une corde. Nous avons aussi , après une longue route sous le soleil, doublés sans arrêt par des hordes sauvages de 4X4, marché dans la belle gorge de Agiofarango débouchant sur la mer de Lybie, avec baignade !

 

Et puis la gorge d’Imbros presqu’au départ de Chora sfakion.

Et ensemble, nous avons remonté depuis Roumèli, une partie de la gorge de Samaria, la-bien-connue des touristes. Mais si belle et impressionnante avec ses portes de fer !

 

Et une « descente », non de gorge, mais apparentée, les 400 marches de Préveni, avec au fond, la mer, une plage et des palmiers le long d’un petit fil d’eau !

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Petite note en passant … »La gorge » se dit το φαράγγι, faràggi, en grec moderne, des sonorités de goufre, de fracasssement, en tout cas ce qu’on lit sur les cartes routières ou de randos, comme notre Agio Farangi, ou Farango !

La Crète de gorges en gorges, des sauts de petit Poucet aux bottes-de-sept-lieues, du conte de fées aux mythes, nous y voilà !

 

La Crète de site en site …

Un périple dans le temps en parallèle, celui des lieux archéologiques, les Minoens, bien sûr, mais aussi, les hellénistiques, les romains, des sites variables, les connus comme Knossos et Phaistos, et aussi les méconnus, ou moins connus, ceux sur lesquels on marche à l’occasion d’une ballade, sur lesquels on grimpe comme des chèvres au-dessus de nos lieux de résidence juste avant l’apéro …

Retenons celui , Minoen, de Pyrgos-Myrtos, au-dessus de Myrtos , dans la lumière orange du soleil qui décline vite, à cette période de l’année. Un site peu fouillé, un amas de pierres, mais on reconnait des dallages, des marches d’escaliers, des pierres de construction, plongeant dans la mer de Lybie, ici encore !

DIAPORAMA.

 

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« A la recherche du disque de Phaistos »…

Nous avons déambulé dans les belles salles du musée archéologique d’Héraklion, et découvert ou revu des merveilles de l’art Minoén.

Des poteries, et jarres de différentes époques Minoennes, des figurines de terre cuite, j’aime beaucoup le mot anglais pour les définir « clay », boeufs et taureaux emblématiques de la mythologie crétoise, Minotaure et figurines votives, mais aussi coiffures très proches de celles des jeunes fille modernes de nos pays, chignons enroulés dans des foulards, robes couture à manches ballons, à volants et décolletées, maquillages ourlés de grands yeux noirs, bijoux somptueux et raffinés, en 1500 BC !

 

 

Mais sur le site de Phaistos, donc in situ, nous découvrons les traces du fameux disque de Phaistos sur un petit panneau devant les appartement du roi, puisque le site entier est un immense palais royal( 1800-1650 BC). Je décide de retourner faire un tour au musée en repartant, pour le trouver !

 

Eurêka ! le voilà, mais il est finalement plus petit que je ne le pensais, et je photographie ses deux faces, si difficiles à interpréter et sujettes à polémiques chez les archéologues !

le disque de Phaistos, un des plus grands mystères de la cryptologie.

Une journée à Elaphonissos …

En voiture de Palaiochora, à quatre pour Elaphonissi, à une petite quarantaine de kms, belle route dans l’arrière-pays montagneux, très vert . Nous nous arrêtons pour monter au petit monastère de Chrysoskalitissas, « aux marches d’or » en grec, perché sur un piton rocheux à 30m au-dessus de la mer, d’où les fameuses 90 marches dont l’une d’après la légende, serait en or, mais que seul un être pur pourrait voir…

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Peu de monde sur ces escaliers à cette heure, nous grimpons donc sans trouver la marche d’or, raté ! Après les icônes et quelques popes, nous tombons tout en haut sur un point de vue magnifique.

 

En bas, nous arrivons sur les lieux paradisiaques décrits dans les guides, plage très vaste de sable plus blond que blanc, clair, rose sur le bord des vaguelettes, et noir, mer turquoise d’un éclat à couper le souffle. mais comme disent les grecs en soupirant  » πολύ κόσμο ! », pô pô pô ! beaucoup de monde ! DIAPORAMA

 

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La mer est tiède, le fond sableux et doux. On se trouve un petit endroit à l’écart avec des rochers, on mange une tyropita achetée sur place. On se prélasse tandis que Joëlle part tout au bout de la plage sur une hauteur et revient avec la photo d’une dalle commémorative en grec dont voici la traduction de Michelle : il s’agit du massacre perpétré par les Ottomans, sur ce lieu. Une légende dit que le sable rose de la plage est le sang versé des victimes.

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 » A la mémoire de la bataille de Lafonissi

– 1824 – Mort héroïque de 40 combattants , Sacrifice de 600 femmes et enfants , Grâce à votre sang, l’aurore de la délivrance rosit « 

Arrêt tout près du Lac Blanc, lac de mer fermé par une barre rocheuse, des palmiers Phénix endémiques, protégés, site classé.

 

Nous sommes intrigués par des affichettes annonçant sans répit, une pharmacie à Elos, dépositaire d’une marque de cosmétiques crétois à l’olive, The OLive tree, que nous trouvons en France. Elos, élies en grec, olives et le tour est joué ?

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Nous les filles, nous craquons entre autres choses pour une crème pour le corps d’un beau vert… Et pour le pharmacien, Konstantinos qui nous fait des cadeaux ?

Sur la route, on s’arrête sur la terrasse d’un kaféneio « typico », rural, du bout du monde, paumé de chez paumé ! le patron , ressemble à Darroussin, nous apporte quatre ouzos-mezzés, Un vieux papy arrive et gare sa grosse voiture littéralement sur la terrasse, sort et essaie de s’asseoir directement sur la chaise…Alain bondit pour l’aider, et lui du coup lui offre un ouzo…de plus, d’un geste de la main, et une olive à Françoise qui a poussé sa chaise au bon moment !

Τελεία ! Parfait !

Et nous voilà revenus le soir, dans notre hôtel Anonymous, bungalows dans un petit jardin très sympa, il ne manque plus qu’un perroquet , un παπαγάλο pour Joëlle !

 

Un âne sans le sou, ou une âne-ecdote savoureuse…

Sur la route de Falassarna, notre avant-dernière étape avant le retour à Héraklion, nous nous arrêtons Alain et moi car je veux photographier un magnifique paysage qui nous rappelle Cythère, le Magne, quelque chose de sauvage et un peu aride, avec ses buissons de « bush », ses figuiers de barbarie. Nous quittons un village au nom étonnant et drôle, Αμυγδαλοκεφάλι, amygdalokéfali, littéralement  » Tête d’amande » !

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Nous sommes juste en face d’une petite taberna en bord de route dans le virage, qui pourrait être aussi une étable … tenue par un rude crétois aux yeux bleus, qui pourrait être un Zorba joué par Anthony Quinn … Enfin je reparle le grec, avec lui, car nous sommes surtout entourés de touristes allemands, russes, polonais, anglais…au point qu’il faut chercher des grecs pour en trouver… Il apprécie la démarche, raconte être allé 2 ans en France. La France ! Ses yeux étincellent ! Nous lui commandons un jus d’oranges pressées, le fameux πορτοκάλι χύμο φρέσκο. Sa taverne « Petroulàs bar« , très roots ! emplie de chiens aboyants, et un âne qui y entre et en sort comme il veut d’un pas tranquille.

 

Nous dégustons notre jus d’orange devant la taverne, et l’âne pose alors sa grosse tête sur notre table, et hop, il attrape notre porte – monnaie pour le manger et s’en va ! Je crie, et notre Zorba bondit dehors, le poursuit, lui tape sur les fesses, jusqu’à ce que l’âne recrache le porte-monnaie, ouf ! mais inutile de recompter nos billets !

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L’âne sans le sou d’Amygdalokefali !

Au menu, cuisine crétoise familiale ! Καλή όρεξη !

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Nous avons un faible, presque partout où nous passons, pour les γεμιστά, le fameux farcis crétois, tomates, poivrons et aubergines farcis au riz et trois herbes, aneth, persil et menthe. Le poulpe, χταπόδι, une merveille, tentacules grillées ou bouilli au vinaigre. Le calamar, καλαμάρι, à toutes les sauces si l’on peut dire, frit en beignets, sur le grill ou farci à la tomate et fèta. Les escargots au vinaigre et romarin, bruts dans leur coquille, le Μπουρέκι , bourèki, , pommes de terres, courgettes et fromage de brebis râpé, le μπουγιούρντι, bougiourdi, fèta avec tomates au four !

Matala, dans les traces du flower power.

Comment oublier l’atmosphère qui règne ici, à la nuit tombée quand les cars de touristes sont repartis, et que la petite ville est à nous ! Matala qui a connu ses heures baba cool-hippies dans les années 70, comme Palaiochora, sur la route de katmandou . DIAPORAMA

 

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Petites rues peintes, fresques, volkswagen icônique, petits restos tout en haut de marches, avec vue sur le coucher de soleil, et la barre orangée de la nécropole romaine tombant dans la mer ! les hippies dormaient dans les cavités des tombes , un orchestre joue les tubes de ces années là…

 

Et je découvre avant le repas, une chapelle creusée dans le roc, et je pousse la porte.

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Falassarna, seuls au monde au bout du monde .

Un hôtel perché sur une colline rocheuse, une vue de notre bacon très en hauteur du coup, sur les anses de la mer, un peu secouée par le vent et la tempête, et le bush sur la plage, des roches sombres au loin, un peu hallucinant ! Sinon rien autour.

 

Une ballade au petit matin jusqu’au site archéologique de l’Antique Falassarna, à 2km, chaleur douce et belle lumière rosée, chemin de terre sec bordé d’oliviers tordus et de maquis épineux et piquant, thym, pistachiers lentisques ou mastic de Chios aux baies rouges, Eucalyptus au départ. Froisser leurs feuilles pour sentir le chemin … le site antique apparaît, signalé peut-être par le trône de Poséidon, il est entouré de grillages pour être protégé des bêtes, moutons et chèvres, qui broutent et gambadent tout autour, le berger en Agrotiko, pick up grec. On suit des yeux ce qui devait être un quai, et une tour circulaire, car il s’agit de l’ancien port de Polyrrhinia, visitée il y a 4 ans… voir sur ce lien :

carnet de voyage archéo en Crète occidentale.

DIAPORAMA

 

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Plusieurs séismes ont soulevé ce port de 8m au-dessus de la mer, on voit les chaos de pierres et éboulements. Le site peu fouillé est très beau dans ce cadre, et impressionnant. Nous ouvrons et refermons derrière nous des barrières ce qui nous permet d’approcher le site très chargé en émotion.

Une traversée au bord de la mer de Lybie.

Embarquement à Chora Sfakion en ferry, avec la voiture, jusqu’ à notre destination à Palaiochora, avec une escale à Rouméli puis à Sougia. Le soleil se couche au cours de la navigation, et nous découvrons du ferry, les mille lumières de Palaiochora, tandis que le pilote diffuse une bande son des vieux tubes des années 70 !

 

DIAPORAMA pour finir en beauté, bleu γαλάζιο, bleu d’azur !

 

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Palaiochora, musique crétoise dans les bars, le soir, et super animation !

Concert crétois en nocturne

Photos de Geneviève MB, Brigitte P. et de Joëlle M..