
Traduction juxtalinéaire à des fins scolaires.
Livre I, élégies 1, 2, 3, 5, 6 et 10.
Élégie 1, vers 1 -15
Divitias alius sibi congerat / qu’un autre amasse pour lui-meme les richesses
fulvo auro / d’or fauve
Et teneat / et possède
culti jugera multa soli, / de nombreux arpents de terre cultivée,
Quem labor adsiduus / Lui qu’une peine perpétuelle
vicino terreat hoste, /effraye par l’ennemi voisin,
cui Martia classica pulsa /que, pour lui, les sonneries de la trompette martiale
somnos fugent : / chassent le sommeil :
Me mea paupertas / Moi, la pauvreté qui est là mienne
vita traducat inerti / qu’elle me conduise au cours d’une vie oisive
Dum meus focus / pourvu que mon foyer
adsiduo luceat ligne. / s’éclaire d’un feu durable.
Ipse seram / je planterai moi-même
Tteneras vites /les vignes delicates
Maturo tempore / la saison venue
Rusticus et / et, en paysan
grandia poma / des fruitiers plus âgés
facili manu ; / d’une main experte ;
Ne sors destituat / et que mon espérance ne cesse pas
Sed semper …praebeat / mais qu’elle m’offre toujours
Frugal acervos / des piles de récoltes
Et pleno pinguia musta lacu / et du moût épais en cuves pleines.
Nam veneror / car j’honore (la divinité )
Seu desertus in agris / soit que, solitaire dans les champs
Stipes habet / un pieu la tienne,
Seu vetus lapis / soit qu’une vieille Pierre (la tienne)
In trivio florida serta / dans le carrefour, couronnée de fleurs ,
Et quodcumque pomum / et tout le fruit
Mihi novus educat annus,/ que fait pousser pour moi l’année nouvelle,
Libatum ponitur ante / est placé en offrande devant lui
Agricolae deo. /au dieu paysan.
Traduction : Biblioteca classica.
Élégies, I, 1
« Qu’un autre amoncelle les richesses de l’or fauve et possède mille arpents d’un sol bien cultivé, il tremblera au milieu d’un labeur assidu devant l’ennemi voisin et les accents des trompettes de Mars chasseront le sommeil loin de lui ! Pour moi, que la pauvreté me laisse à ma vie de loisir, pourvu que mon foyer s’éclaire d’un feu constant . Je planterai moi-même à la saison propice, la vigne délicate du paysan, et, d’une main habile, l’arbre fruitier déjà grand.
Puisse l’Esperance ne point me tromper, mais m’offrir chaque année des récoltes en tas et des cuves pleines de vin épais !
Car je suis plein de piété , soit devant la souche isolée dans les champs, soit devant la vieille pierre enguirlandée de fleurs au milieu d’un carrefour, et tous les fruits que me donne l’an neuf, j’en dépose les prémices aux pieds du dieu rustique. «