Nous sommes partis de l’aéroport de Bordeaux- Mérignac, le 4 décembre 2018, pour l’aéroport de Marrakech, à onze, avec nos amis marcheurs, pour une semaine de découverte ou redécouverte des alentours d’Essaouira.
A pied, en voitures de location Dacia et Logan, en taxis bleus, en minibus, en bus bondé et brinquebalant digne d’un taxi-brousse de Madagascar,une expédition donc, avec nos chèches sur la tête pour se protéger d’un soleil éclatant et chaud , une constante de 24 à 25°…
Trois heures de route en minibus pour Essaouira, traversée des faubourgs de Marrakech, hallucinants de monde, de mobylettes pétaradantes, un trafic fourni, des étals de fruits et de légumes, de poissons en nocturne, et nous laissons la ville rouge derrière nous…
Nous découvrons notre quartier de résidence dans la ville nouvelle, chez Madeleine qui voyage avec nous, à Mustakbal, deux appartements chaleureux décorés dans l’esprit du Maroc, en face de l’ancien cimetière aux mimosas.
Des chats déjà ! Une galerie de chats partout à Essaouira, dans les souks, sur les remparts, sur le port…en boule lovés dans des paniers, partout où se trouve un endroit pour se griller au soleil… Brigitte en photographie beaucoup.
Mais celui-là je l’ai quasi adopté…et surnommé plus tard, mon Léopard des Remparts…
Nous avons un plan établi par nos deux « chefs » avec des spots de marche, chaussures de rando et sacs à dos, dans tous les paysages que nous rencontrons, oasis, plage, bled, roches, forêts de mimosas, d’arganiers, d’eucalyptus tout au long de chemins fascinants, sous un ciel bleu, dans la lumière du Maroc.
Mais notre premier spot est bien la Ville elle-même d’Essaouira, personnage principal de notre récit, celle autour de laquelle tout tourne, où nous nous rendons en taxi bleu dès le lendemain matin et que nous arpenterons souvent par la suite , à pied aussi le long de la plage immense où jouent des enfants, des ados au foot, où se promènent où s’assoient des femmes, des hommes, profitant de la douceur de l’air ou du coucher de soleil.
Essaouira.

La Médina, avec le quartier de Makki qui nous offre dès le lendemain de notre arrivée, le couscous de l’amitié en guise d’accueil royal !
Le souk…un bouillonnement de couleurs, d’odeurs, de parfums, de tapis berbères, colliers, babouches, cosmétiques et médecines…douces, de nourriture en abondance qui déborde des étals…
Tapis, babouches, colliers berbères, épices, gâteaux…
Médecines prometteuses et guérisseuses …
« Viagra pour hommes », « viagra pour femmes »…
Les ruelles de la Médina, quartier juif, où l’on pousse des portes, monte des escaliers colorés, découvre des riads jusqu’aux terrasses tout en haut, mosaïques… tout ici est dans l’énumération cumulative…
Le Port aux barques de pêche bleues, pêcheurs actifs, bateaux carénés, têtes de sardines au sol dévorées par les chats, nuée de goélands criards, poissons de toutes sortes, murènes mouchetées de bleu acier…
Et des saveurs délicieuses, tagines de pruneaux, de citrons et olives, tagines de boulettes de sardines, couscous végétarien ou non, poissons grillés, soupes de lentilles et pois chiches…
Marche sur la plage immense…

On saute par-dessus les dunes et on entre dans une forêt de Mimosas.

Rencontres avec des chèvres, des dromadaires, pus tard une tortue.

Et nous voilà arrivés à Djabat, le village des hippies hanté par la figure incontournable de Jimi Hendrix, et un bar où déguster à nouveau du thé à la menthe, bienvenu après la marche.
Le retour à Essaouira sera plus improbable, certains à pied en deux groupes, pas de taxi bleu à l’horizon, d’autres monteront avec Jean-Michel jusqu’au Sofitel, un « plan » très drôle de notre ami, nous entrons dans le palace aux gardiens armés de talkie-walkies, comme chez nous, traversons des salles, des WC et des terrasses avec piscines luxueuses, et repartons, tranquillement malgré nos dégaines out of style, pour prendre la navette gratuite des résidents de l’hôtel … et la barrière s’ouvre comme dans les films d’espionnage….
Troisième spot, excursion « Surprise » à SIDI KAOUKI, surprise concoctée par Alain et Jean-Michel, nous devons prendre à Essaouira un bus quasi déjanté, sans jeu de mots ! entassés les uns sur les autres, assis ou debout… une trentaine de km mémorables, sans connaître notre destination !

Repas en terrasse sur le grand Atlantique, un régal.
Trip surprise…

Je dois hélas, en proie à une rage de dents très méchante depuis la veille, rentrer en « grand » taxi bleu, pour tenter une incursion chez le dentiste. En vain…Ils sont tous en formation me dit-on, à la mosquée peut-être, car nous sommes vendredi ! mauvais esprit.
Et le soir, dans la rue principale d’Essaouira, une parade de jeunes musiciens, pour le premier festival génération de Gnaoua.
Et sur le lien ci-dessous, CLIC !
VIdéo d’un des groupes de musique Gnaoua.
Quatrième spot et Deuxième randonnée aux Cascades M’Barek, près de Sidi M’Barek.
On part d’Essaouira au matin avec les deux voitures de location pour une journée riche de découvertes.
Nous prenons à pied un petit chemin d’ânes caillouteux mais balisé en bleu et nous descendons vers le site des cascades et le bord de mer où se jette l’oued.

L’araire du vieux laboureur en bottes tiré par deux ânes synchronisés, berger et son troupeau sur la route, berger assis sur les hauteurs comme dans un siège de pierre, vue imprenable sur nous, pêcheur au bord de l’océan seul au monde, coquillages…
Cascades M’Barrek
On repart pour Smimou, notre « gardien » improvisé de voitures, l’homme-qui-voulait-tout, nous demande des cigarettes, 5 dirhams, une place dans la voiture… et le sourire de la crémière ! nous le retrouverons plus tard dans la médina d’Essaouira.
Arrêt donc à Smimou, bourg agricole en plein bled, marché, souk, taxis, camions, boutiques avec arcades, et deux dentistes, sans diplôme affichés cette fois…J’hésite !
C’est là qu’on mange » sur le pouce » de délicieux tagines cuits presque dans la rue, et on déguste pour la première fois de notre vie un thé à l’absinthe ( en feuilles!)
Puis on repart au village de pêcheurs que j’aime beaucoup, on s’y était arrêtés Alain et moi en 2011, dans un petit boui-boui de poissons grillés, chez Ahmed ! Bien sûr il n’existe plus, mais juste à côté Ahmed a ouvert avec sa femme un petit restaurant ; je le reconnais. Un vieux monsieur passe entre nos tables pour nous vendre dans un cornet de papier brun, de l’armoise cueillie dans la montagne.
Iftane- Tafedna, bienvenue, welcome !
Belles barques bleues ici encore, une « barre » de maisons aux volets bleus, des ânes sur la bord de mer entre les bateaux de pêche, poissons grillés dehors sur des barbecues rudimentaires, babas cool, et ambiance Jimi Hendrix pour les couleurs.

Cinquième spot, troisième randonnée, départ le matin d’abord pour le souk berbère de Had Draa au Nord d’Essaouira.
Je laisse mon Nikon, car je n’ose prendre des photos dans un tel univers et on commence à entrer en slalom dans les ruelles bondées de monde et de triporteurs, impressionnés par la vie, l’activité, le business incessant de ce souk où les villageois viennent de 50 km à la ronde déjà entassés dans leurs voitures, leurs charrettes attelées…on y trouve de tout, pèle – mêle, un abattoir pour les animaux, chèvres, moutons , boeufs, la viande directement découpée sur les étals, dont la graisse d’une bosse de dromadaire, directement mangée assis sur des nattes sous des tentes, des braseros fumants, de la ferraille, de la brocante, des potions de marchands de santé penchés sur un schéma de la vessie et de la prostate…hallucinant .
Photos prises en voiture en partant…
Certains de mes amis ont réussi à voler ces images surprenantes … Brigitte et Bernard.
Et nous partons pour une balade à pied dans l’Oasis Aïn Lahjar à quelques kms de Had Draa, précédés d’un guide sympathique.

Nous suivons des chemins sableux bordés de murets, avec une palmeraie d’abord,
puis de grands « carrés » cultivés, d’artichauts, de cardes, de carottes, de fèves…Un oued vert la traverse, boeufs languides, ânes, grands ibis blancs, tandis que l’on entend tout près en plus modulée ici, la mélopée de l’appel à la prière.
DIAPORAMA
On repart à la découverte, carte à l’appui, de Moulay Bouzerktoun, pas très loin de l’oasis, au bord de l’Atlantique, un tout petit port de pêcheurs, aux grandes rues désertes, petites maisons berbères de plain – pied très modestes; on a sorti les tapis et couvertures sur un tas de bois à côté de l’entrée, un petit garçon nous « garde » la voiture, façon de parler, mais Alain lui donne 3 dirhams, il est étonné et joyeux !

On cherche un bar, celui-ci est étonnant, avec une terrasse sur l’océan, en mosaïques avec des sofas confortables, là au bout du monde.
C’est la fin du voyage, et pour la « photo de famille », nous tous enturbannés, ou « Chacun cherche son chèche » ! oui, on a posé !