Virgile et le genre pastoral.
Poésie de bergers pratiquant dans l’otium musique et poésie, et activités bucoliques. (Gardent leurs troupeaux).
Genre factice, idylles.
A l’origine, THEOCRITE, originaire de Syracuse. Il a écrit « Les Idylles ». Influence Virgile.
Lieu utopique : l’Arcadie imaginaire. Pâturage’s et bois, paysages proches de ceux de l’Italie du Sud et de la Sicile.
Les hommes : Les Arcadiens représentent un idéal de vie, rêves de paix loin du bruit du monde et de ses intrigues.
Les dieux : séjournent parmi les hommes. (Apollon).Des nymphes.
Virgile peint l’Arcadie heureuse a dans Les Bucoliques et les Géorgiques (textes de l’Objet d’étude « l’âge d’or »).
Virgile peintre de la passion amoureuse.
Amours d’intrigues dans les Bucoliques, entre les bergers. Sentiment amoureux factice ou sincère. Dans la dixième bucolique on parle de passion.
Dans les Géorgiques plutôt à la gloire de la nature, peu d’histoires d’amour !
Mais épisode d’Orphée descendant aux Enfers chercher Eurydice. ; Qui préfigure la catabase Du Livre VI de l’Enéide.
Alors que les amours des bergers étaient marqués par les infidélités, les trahisons , les promesses non tenues, l’amour partagé d’Orphée et d’Eurydice est un amour total. L’erreur fatale d’Orphée est traitée de folie, mis cette folie est pardonnable.
Dans l’Eneide : puissance de l’amour. Le conflit de l’amour et du devoir est propre à l’épopée (Odyssée). Didon s’ingénie en retenant Enée auprès d’elle, à lui faire oublier sa mission ! Anchise ne s’y est pas trompé quand il dit à son fils (notre texte) : « Quam metui ne quid Libyae tibi regna nocerent » !
L’Enéide chante bien les tourments de l’amour par les métaphores du feu, de la flèche fichée dans le flanc d’une biche. Amour coupable, comme Didon le confie à sa sœur Anna, et malédiction des Dieux. Les tourments sont partagés, et Virgile nous fait part de la souffrance d’Enée.
Cet amour malheureux se double de l’Elégie, amour élégiaque, toujours malheureux, non partagé, impossible.
N’y a-t-il pas d’amour heureux chez Virgile ?
VIrgile et l’exposé didactique :
Exposé didactique tient une grande place à Rome avec ses lois : rigueur du raisonnement, formules lapidaires, références aux modèles, exemples tirés de la vie courante. Chez les Grecs : Hésiode, à Rome, Lucrèce, Virgile, Ovide. Homère déjà.
Dans les Bucoliques, les bergers argumentent et débattent.
Poésie et enseignement : poésie scientifique, elle évite toutefois les exposé techniques. Virgile dans les Géorgiques.
Aucune contradiction entre la poésie telle que la pratiquent les Anciens et l’enseignement. Un mètre réservé à ce genre : l’hexamètre dactylique. Dans son déroulement majestueux et régulier, il se prête bien à l’exposé méthodique, au raisonnement, aux préceptes. ; Les vers se fixe mieux dans la mémoire.
Le poète en fonction de sa propre sensibilité, utilise l’art de la suggestion, entretient le rêve ou le mystère, fait intervenir les divinités, privilégie la métaphore, l’allégorie, le symbole.
Les thèmes : Un des modes d’expression de la poésie didactique est le mythe qui traduit sous une forme familière les aspirations, les angoisses, les espoirs des hommes. Plus développé que la fable, il apporte une réponse aux questions qui n’ont jamais cessé de hanter les hommes : le sens de l’existence, la mystère de la vie et de la mort, le problème du Bien et du Mal…
Le mythe de l’âge d’or est l’un des plus anciens et des plus répandus. Les Stoïciens les intègrent dans leur explication du monde tandis que les épicuriens n’y voient qu’une fable destinée à égarer les hommes.
Le mythe des Enfers : ne plaît pas davantage aux Epicuriens, car l’âme selon eux est matérielle. Dissolution des âmes et des corps qui servira à former de nouveaux corps, à la différence du traitement de Virgile (Anchise sur les bords du fleuve Léthé / Virgile croyait à la métempsycose, réincarnation. ainsi il concilie la légende, l’histoire, le passé et l’actualité de son temps, tout en répondant sans doute à ses aspirations profondes.
Virgile le poète épique :
Héros par son ascendance divine et futur roi de Lavinium, Enée répond aux conditions requises par l’épopée. Ses deux qualités dominantes sont la piété et la bonne foi ( piétas et fides.)Sa mission n’est pas celle d’un conquérant, mais celle d’un civilisateur. La ville qu’il fonde, Lavinium, doit abriter les pénates sauvés de l’incendie de Troie. Enée fonde un état de droit. reposant sur le respect des lois et des traités. Sans doute a t il les vertus qu’on attend d’un chef et qui lui assuirent une autorité incontesté : endurance, vaillance, esprit de décision, et autres qualités plus rares chez le héros d’épopée : compassion devant souffrances humaines, regret des guerres… Enée adopte alors parfois le ton de l’élégie, étranger à l’épopée. Mais Virgile a voulu faire d’Enée le précurseur d’Auguste et son modèle.
Virgile utilise avec certaine liberté, les données de l’histoire. Anachronismes et prophéties.
C’est une épopée nationale qui souligne le lien entre le passé et l’avenir Il y inscrit le destin de Rome.
CCL : Dans les textes que nous avons étudiés et traduits (6 en tout !), nous avons rencontré toutes ces facettes du poète Virgile, parfois superposées.
Dans le texte des Bucoliques, il est à la fois didactique et annonce la venue de l’enfant avec des accents épiques.
Dans celui des Géorgiques, il est didactique.
Dans les textes de la catabase,( Enéide) nous l’avons vu tour à tour épique, élégiaque, chanter l’amour fou dans le livre IV avec Didon et dans les Géorgiques avec Orphée et Eurydice ( devoirs).
Remarquez que le vers utilisé est toujours l’hexamètre dactylique, qui se plie à tous les genres, à tous les registres.
Geneviève Moreau-Bucherie